Facteurs clés pour des chiots en pleine forme : L’influence de la mère

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Vétérinaire et éleveuse, le Dr Elizabeth a toujours accordé une grande importance à la santé de ses chiots. Elle se souvient encore d’une portée mise bas par sa chère Welsh Corgi, Daisy. Malgré toutes les précautions minutieuses prises, deux des chiots étaient malheureusement mort nés et trois autres avaient par la suite montré des faiblesses et une susceptibilité aux maladies. Cette expérience malheureuse a profondément marqué le Dr Elizabeth, la poussant à chercher les causes sous-jacentes du problème. Elle s’est d’abord tournée vers la littérature scientifique, passant en revue des textes qui disséquaient la biologie et la santé des nouveau-nés. Mais la réponse lui échappait, jusqu’à ce qu’elle tombe sur un paragraphe dans un article de recherche, qui touchait à la santé maternelle. L’article soulignait l’importance de la santé et du bien-être de la mère sur l’état des chiots à la naissance, ce qui lui fit réaliser qu’elle avait négligé ce facteur essentiel. La question qui la tourmentait commença à prendre une nouvelle forme : “Pourquoi certains chiots naissent-ils robustes et vigoureux, tandis que d’autres luttent dès leur arrivée dans la vie ?” Les réponses à cette question la dirigèrent non seulement vers les moments qui suivent la naissance, mais même plus en amont, à l’état de santé de la mère avant même le début du processus de reproduction.

“Indubitablement, une attention particulière doit également être accordée à la race de la mère et du père. L’identité de la race détermine la structure anatomique typique et est étroitement liée à la prédisposition aux complications périnatales.”

Uchańska et al, 2022

Les chiots, ces petites boules de poils, remplissent nos vies d’une immense joie et d’une affection débordante.

Mais quel est le facteur sous-jacent qui régit principalement leur santé et leur bien-être dès leur naissance ?

Votre instinct est correct – c’est leur mère !

D’après mon expérience en clinique, j’ai remarqué que les propriétaires aux prises avec des problèmes chez leurs chiots nouveau-nés avaient tendance à se concentrer uniquement sur ceux-ci. Rarement était pris en compte le rôle potentiel de la mère dans ces problèmes.

Une règle de base que je recommande toujours d’appliquer : si vos chiots rencontrent des problèmes de santé, ne les amenez pas seuls à la clinique – amenez aussi la mère. Les conditions maternelles, comme une mammite ou une métrite post-partum, peuvent influencer considérablement leur santé.

Cependant, ces facteurs se manifestent après la naissance.

L’aspect crucial à retenir est que le parcours vers des nouveau-nés en bonne santé commence bien avant cela – lors de la reproduction, en fait.

Les chiots sont de petites boules de poil qui nous apportent tant de joie et d'amour. Mais savez-vous ce qui joue un rôle crucial pour garantir leur santé et leur bien-être, dès le départ ? Vous l'avez deviné - leur maman ! En effet, ces facteurs maternels sont les premiers et les plus importants facteurs qui influencent la santé des chiots à la naissance. En tant que vétérinaire ou éleveur de chiens, il est important d'être conscient de ces facteurs clés pour s'assurer que vos chiots naissent heureux, en bonne santé et pleins d'énergie.

L’état de santé et l’âge de la chienne

L’état de la mère au moment de la reproduction peut avoir un impact considérable sur le résultat. Trop souvent, c’est quelque chose qui est négligé ici.

Une deuxième règle de base que je partage est la suivante : ne reproduisez que des individus en bonne santé.

Les problèmes chroniques chez la mère, tels que des calculs urinaires récurrents ou des problèmes gastro-intestinaux persistants, peuvent s’aggraver pendant la gestation, influençant également la santé des chiots.

Par conséquent, avant le début du processus de reproduction, il est essentiel d’évaluer divers facteurs maternels.

Le score de condition corporelle (BCS), par exemple, est un paramètre significatif.

Vous devriez viser des femelles dans une condition corporelle optimale. Des recherches récentes révèlent que les mères en surpoids ont plus de chances de donner naissance à des chiots de faible poids, ce qui augmente à son tour le risque de mortalité néonatale.

Cela doit notamment inclure la vérification de son statut de vaccination.

Il est ainsi essentiel de s’assurer que la chienne est à jour de ses vaccinations avant la mise à la reproduction.

Premièrement, cela garantira que les chiots reçoivent une protection anticorps substantielle par le biais du colostrum maternel contre des maladies canines telles que la maladie de Carré et le parvovirus. Celles-ci ne sont pas simplement des maladies du passé – la protection que la mère offre par son colostrum est indispensable pour la santé précoce de ces chiots.

Deuxièmement, le moment de ces vaccinations est essentiel.

Bien qu’il existe des preuves indiquant que la vaccination pendant la gestation est possible, ma préférence penche vers la vaccination avant la reproduction.

Voici pourquoi : les vaccins stimulent le système immunitaire, ce qui chez certains individus peut entraîner une hyperthermie. Cette augmentation de la température corporelle n’est pas toujours compatible avec le déroulement normal de la gestation et peut potentiellement entraîner un arrêt du développement embryonnaire ou un échec de la fécondation.

C’est une interaction complexe, avec un grand nombres de variables, et certainement quelque chose à discuter en détail avec votre vétérinaire. Cependant, dans une situation idéale, pour atténuer de tels risques, je préconiserais vivement que les vaccinations soient effectuées avant la reproduction.

L’âge de la femelle est également crucial, car il peut avoir un impact sur le développement embryonnaire et fœtal.

L’âge est un autre facteur critique pouvant influencer le développement embryonnaire et fœtal.

Une diminution notable de la fertilité et de la taille de la portée a été observée chez les chiennes de plus de cinq ans, avec une réduction dramatique de la taille de la portée chez les femelles de plus de sept ans. C’est un aspect souvent négligé mais qui mérite une attention particulière.

Les éleveurs doivent trouver un équilibre délicat. Une reproduction trop précoce, notamment lorsque le canal pelvien est encore immature, augmente le risque de dystocie – des difficultés lors de l’accouchement.

Inversement, une reproduction trop tardive peut entraîner une fertilité diminuée et des portées plus petites, ce qui peut également entraîner des complications à la naissance. Un autre facteur qui aggrave ce problème est le vieillissement du muscle utérin, ce qui peut encore accroître le risque de dystocie.

Il est donc crucial de prendre en compte le moment optimal pour la reproduction.

Comme règle générale, je recommande vivement d’initier la reproduction de ces animaux avant qu’ils n’atteignent l’âge de cinq ans.

Cette mesure de précaution peut atténuer considérablement les problèmes de reproduction potentiels et favoriser des portées plus saines et plus réussies.

Avant même de penser à reproduire un chien, il est important de réaliser un examen clinique complet, y compris une analyse sanguine complète et de vérifier son statut de vaccination. L'âge de la femelle est également crucial, car il peut avoir un impact sur le développement embryonnaire et fœtal.

En effet, il y a une diminution de la fertilité et de la taille de la portée chez les femelles de plus de cinq ans, avec une diminution significative de la taille de la portée chez les femelles de plus de sept ans.

Les changements hématologiques pendant la gestation

En plus de cela, il y a d’autres aspects à surveiller pendant la gestation.

J’ai souvent rencontré la question – comment pouvons-nous suivre le processus de gestation d’un chien ? Historiquement, nous effectuions une échographie trois semaines après la saillie, puis nous ne revoyions pas le chien jusqu’à l’accouchement, laissant une période d’incertitude considérable.

Pour palier à cela, ma recommandation a été de réaliser des échographies toutes les deux semaines, offrant ainsi l’opportunité de surveiller la santé fœtale. De plus, je conseille de faire un test de progestérone.

Le rôle de cette hormone est crucial pour maintenir une grossesse ; une insuffisance lutéale, c’est-à-dire une production insuffisante de progestérone par les ovaires, peut entraîner une interruption de gestation. Bien que cela ne soit pas fréquent, il est certainement utile de vérifier, en particulier dans les cas d’infertilité ou d’échecs de grossesse antérieurs.

Cependant, un article scientifique récent m’a inspiré à étendre davantage ce protocole de surveillance.

Je pense maintenant qu’il est avantageux d’incorporer une numération formule sanguine, en particulier chez les femelles plus âgées. Cette pratique pourrait détecter les premiers signes de conditions gestationnelles telles que l’anémie gestationnelle et la thrombocytopénie, connues pour déclencher potentiellement des complications néonatales.

L’anémie gestationnelle est une condition dans laquelle une femelle enceinte présente une diminution des globules rouges, ce qui peut entraîner un manque d’oxygène transporté au fœtus. La thrombocytopénie, quant à elle, est une condition dans laquelle il y a une diminution des plaquettes, nécessaires à la coagulation sanguine.

Les deux conditions peuvent entraîner de graves problèmes de santé pour les chiots si elles ne sont pas traitées.

L’anémie gestationnelle est plus courante chez les femelles plus âgées, avec des taux d’incidence pouvant atteindre 60 % chez les femelles de plus de 6 ans. Cela peut être dû au déclin de la fonction de la moelle osseuse avec l’âge de la femelle, ce qui peut entraîner une diminution de la production de globules rouges. Pour prévenir l’anémie gestationnelle, il est important que les éleveurs fassent examiner et tester leurs femelles avant la reproduction afin de garantir leur santé générale et leur bien-être.

La thrombocytopénie est une autre condition qui peut être plus répandue chez les femelles plus âgées, avec des taux d’incidence pouvant atteindre 50 % chez les femelles de plus de 6 ans. Cela peut entraîner un risque accru de saignement lors de l’accouchement, ce qui peut être un problème grave pour la femelle et ses chiots. Le traitement de la thrombocytopénie pendant la grossesse peut nécessiter l’administration de transfusions de plaquettes ou d’autres mesures de soutien.

Étant donné les risques potentiels, il est important d’en discuter avec votre vétérinaire, en particulier en ce qui concerne les chiens plus âgés.

Le protocole standard d’échographie peut être maintenu, avec l’ajout de tests sanguins lors des visites d’échographie de routine.

Dans ce domaine, la prévention est en effet préférable à la guérison. À mon avis, cette couche supplémentaire de tests est une approche sensée et proactive pour garantir à la fois la santé maternelle et néonatale.

La race de la mère et du père joue un rôle significatif dans la santé des chiots à la naissance. Celle-ci détermine la structure anatomique typique et est étroitement liée à la prédisposition aux complications périnatales.

L’importance de la race

La race de la mère et du père joue en effet un rôle significatif dans la santé des nouveaux-nés, que nous n’avons pas encore abordé. La race détermine non seulement la structure anatomique typique, mais aussi les prédispositions potentielles aux complications périnatales.

Prenons par exemple les races brachycéphales comme les bouledogues anglais. Leur prédisposition aux complications périnatales est 11 fois plus élevée que celle des autres races en raison de la disproportion entre la taille disproportionnée de la tête fœtale par rapport à la taille du canal de naissance. Des études de pelvimétrie par tomodensitométrie ont montré que les bouledogues anglais ont un bassin et un canal pelvien significativement plus petits par rapport aux chiens non brachycéphales du même poids.

De même, d’autres races de taille moyenne, comme les Scottish terriers et les Boston terriers, ont également été signalées comme ayant des problèmes d’anatomie pelvienne. Les mesures radiographiques chez les chiennes présentant des complications lors de l’accouchement en raison d’une disproportion fœto-pelvienne ont montré un bassin plus petit et un aplatissement dorso-ventral du canal pelvien, tandis que chez les chiennes Boston terriers, le problème était causé par une combinaison de la forme pelvienne et la taille relativement grande de la tête des fœtus matures. Cela augmente considérablement la prédisposition à la dystocie obstructive et à l’inertie utérine secondaire. Une étude réalisée sur une population de 200 000 chiennes enregistrées auprès du Kennel Club suédois entre 1995 et 2002 a montré que les Scottish terriers étaient les plus susceptibles de présenter une dystocie nécessitant une césarienne en urgence.

Cela conduit souvent à la nécessité de césariennes électives, car l’accouchement naturel peut présenter un risque élevé.

Cependant, tout en reconnaissant ces risques, je recommande la prudence dans la considération des césariennes électives.

Soyons clairs, je ne préconise pas que toutes les grossesses canines se terminent par une césarienne.

Cet outil n’est pas universellement nécessaire et ne devrait pas être le choix par défaut. Par exemple, une Labrador en bonne santé qui a déjà mis bas deux portées sans complications ne devrait pas nécessiter cette intervention.

Rappelez-vous, même une intervention chirurgicale mineure comporte des risques.

De plus, des études en médecine humaine suggèrent que les bébés nés par césarienne ont plus de chances de développer de l’asthme et des allergies en raison de leur absence d’exposition à la flore bactérienne vaginale de leur mère.

Les éventuels parallèles dans les accouchements canins restent flous. Néanmoins, cela rappelle que le processus de naissance ne se limite pas seulement à l’accouchement lui-même, mais aussi à la santé à long terme de la progéniture.

En effet, les césariennes électives peuvent être un outil précieux pour contourner les effets négatifs de la dystocie, améliorant ainsi la santé néonatale.

Cependant, comme tous les outils, elles ont leurs avantages et leurs inconvénients.

Nous devons faire preuve de discernement, en veillant à ce qu’elles ne deviennent pas une réponse systématique, mais plutôt un choix soigneusement réfléchi utilisé lorsque cela est nécessaire pour protéger la santé de la mère et des chiots.

Structure des tissus mous dans CANAl pelvien

La structure des tissus mous du canal de naissance, un facteur souvent négligé, peut également poser d’importants défis.

Les anomalies de l’anatomie vaginale n’affectent pas seulement la fertilité, mais peuvent également entraver l’accouplement naturel. Des problèmes tels que des adhérences, des septums ou des doubles cervix devraient idéalement être identifiés avant qu’une chienne ne soit choisie pour la reproduction.

Si ces problèmes sont détectés, il peut être sage d’exclure ces femelles du programme d’élevage, car ces défauts pourraient potentiellement être transmis aux générations futures.

Pour aider à identifier de tels problèmes, je recommande vivement l’utilisation de l’endoscopie vaginale.

Cette technique, similaire à celle utilisée pour les inséminations transcervicales ou TCI, utilise une petite caméra à fibre optique pour explorer la cavité vaginale, offrant une vue claire de sa structure.

J’utilise fréquemment cette approche lors des examens de fertilité avant la reproduction, ou en cas d’infertilité, car c’est le moyen le plus efficace d’investiguer en profondeur la cavité vaginale.

Gardez à l’esprit que la cavité vaginale d’un chien peut mesurer entre 15 et 30 cm de long, voire plus chez les races géantes. La palpation manuelle seule est insuffisante pour explorer toute sa longueur. La capacité d’explorer visuellement de la vulve au col de l’utérus ne peut être réalisée aujourd’hui qu’avec un endoscope, comme ceux utilisés pour la TCI.

Il convient de noter que des recherches comparant les taux de fertilité entre les chiennes subissant une correction chirurgicale vaginale et celles sans chirurgie ont montré un effet non significatif sur les performances reproductives globales.

Cependant, les taux de grossesse étaient significativement plus bas et la prédisposition à la dystocie et aux césariennes était notablement plus élevée chez les chiennes présentant des anomalies graves par rapport à celles présentant des anomalies plus légères.

La technologie de l’endoscopie est à notre disposition depuis près de deux décennies maintenant. Son introduction a été l’une des avancées les plus importantes dans le domaine de la reproduction canine. C’est un outil inestimable, qui vaut la peine d’être utilisé pour garantir la santé et le succès de nos programmes d’élevage.

Le bien-être des chiens reproducteurs a suscité un intérêt croissant ces dernières années, et une meilleure compréhension du risque de dystocie dans des races spécifiques peut aider les vétérinaires et les clubs canins à mieux orienter leurs ressources. En reconnaissant les facteurs maternels cruciaux qui affectent la santé des chiots à la naissance, les vétérinaires et les éleveurs de chiens peuvent travailler ensemble pour créer des portées plus saines et plus heureuses.

Le rôle des vétérinaires et des éleveurs de chiens

Le bien-être des chiens reproducteurs a suscité un intérêt croissant ces dernières années, et une meilleure compréhension du risque de dystocie dans des races spécifiques peut aider les vétérinaires et les clubs canins à mieux orienter leurs ressources. En reconnaissant les facteurs maternels cruciaux qui affectent la santé des chiots à la naissance, les vétérinaires et les éleveurs de chiens peuvent travailler ensemble pour créer des portées plus saines et plus heureuses.

La santé des chiots à la naissance est influencée par une variété de facteurs maternels, tels que l’état de santé et l’âge de la chienne, l’identité de la race et la structure des tissus mous dans le canal de naissance. En reconnaissant ces facteurs et en prenant des décisions éclairées, les vétérinaires et les éleveurs de chiens peuvent jouer un rôle crucial dans la garantie de la santé et du bien-être des chiots.

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