
Avez-vous déjà entendu parler des « chaleurs silencieuses » chez la chienne ? Ou des « fausses chaleurs » ? Ou des « chaleurs fantômes » ? Tous ces termes sont synonymes. Ils décrivent une condition qui, bien qu’elle soit loin d’être rare chez les chiennes reproductrices, soulève encore beaucoup de questions dans la communauté des éleveurs canins. Comme vous l’avez probablement remarqué si vous suivez mon blog, je me conforme toujours au dicton « Mieux vaut prévenir que guérir ». Dans ce cas, je crois que plus vous en savez sur ce trouble, mieux c’est pour vous, car je vois souvent des questions à ce sujet sur les forums d’éleveurs. Voici donc 20 faits que les éleveurs de chiens doivent, selon moi, connaître à propos des « chaleurs silencieuses » chez les chiennes.
#1 Commençons par une définition : les chaleurs silencieuses = des chaleurs qui passent totalement inaperçues aux yeux du propriétaire de la chienne. Ce qui signifie simplement qu’il n’y a aucun signe clinique visible indiquant que la chienne est effectivement en chaleur. Pas de perte de sang, pas de gonflement vulvaire, pas de modification comportementale… Rien.
#2 D’accord, il n’y a pas de signes externes, mais évidemment, quelque chose se passe – pourquoi les appellerions-nous alors chaleurs silencieuses ? Il y a bien une activité ovarienne. Les follicules se développent à la surface des ovaires, l’ovulation se produit… C’est comme un cycle normal sauf qu’il n’y a aucun signe externe pour vous en informer.
#3 On me dit parfois que c’est un problème pour les éleveurs qui n’ont que des femelles. Parce que si vous avez aussi des mâles autour, « ils vous diront que quelque chose se passe ». N’est-ce pas ? Malheureusement, pas vraiment… Lorsqu’il s’agit de chaleurs silencieuses, il n’est pas rare que les mâles alentour ne remarquent rien… Mon petit conseil : ne comptez pas trop sur eux, vous pourriez parfois être déçu !
#4 Alors quand suspecter des chaleurs silencieuses ? En reproduction canine, c’est quelque chose que nous considérerons TOUJOURS lorsque la chienne a plus de 2 mois de retard pour ses chaleurs.
#5 C’est ce que nous, vétérinaires, appelons un « anœstrus prolongé » (= absence prolongée de chaleurs visibles).
#6 Ne vous méprenez pas cependant : l’anœstrus prolongé ne signifie pas toujours des chaleurs silencieuses. Il y a d’autres causes potentielles à considérer dans le diagnostic différentiel. En particulier, le(s) kyste(s) ovarien(s).
#7 Quelque chose d’important à retenir ici : les kystes ovariens ne signifient pas toujours une période raccourcie entre les chaleurs. Ils doivent être envisagés chaque fois que des variations de l’intervalle inter-œstrus sont observées.
#8 Règle de base : notez toujours les dates auxquelles votre chienne reproductrice était en chaleurs et calculez toujours l’intervalle entre elles. Cela devrait montrer un schéma régulier.
#9 Régulier ne signifie pas qu’elles devraient avoir des cycles aussi précis qu’une horloge. De nombreux facteurs influencent le début des chaleurs de la chienne, certains sur lesquels nous avons certainement peu de connaissances et aucun contrôle. Une variation de plus ou moins 2 mois est généralement tolérée lorsqu’on se concentre sur l’intervalle inter-œstrus.